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Héritier cultivé et nanti d'une vieille famille de la noblesse sudiste, Jack Branch choisit au début des années 50 l'enseignement. Et afin de renforcer encore le sentiment de sa propre magnanimité, il décide d'exercer dans le lycée défavorisé de Lakeland, convaincu que le cours thématique sur le mal qu'il construit et prodigue avec tant d'ardeur ne saurait qu'encourager ses élèves à se hisser hors de leur regrettable ignorance. Or, lors de la disparition d'une lycéenne, Jack Branch va orienter, bien malgré lui, les soupçons de la police locale sur Eddie Miller, le fils de Luther Miller, plus connu comme "le tueur de l'étudiante". Ce roman, qui rend compte de manière saisissante du poids encore écrasant des préjugés de classe dans l'Amérique sudiste d'alors, est construit comme une tragédie grecque, à l'issue forcément fatale, à ceci près qu'ici, les bonnes intentions des hommes tissent lentement le lit de l'horreur, bien plus sûrement que les Moires...
Ce roman, habilement jalonné d'allusions culturelles passionnantes sur le Mal, offre également en contrepoint une réflexion assez inhabituelle sur le rôle du pédagogue dans la construction des adolescents: la naïveté éducative, alliée à la plus parfaite condescendance aristocratique, font le lit de cet excellent suspense psychologique!

Paru dans la collection ZigZag du Rouergue, proposant aux enfants à partir de 8 ans de vrais textes alliés à des illustrations détonnantes, "Ceux qui n'aiment pas lire" s'adresse à tous ceux qui, comme Samuel, n'aiment pas lire...sauf les bandes dessinées! Les bandes dessinées, Samuel adore ça, mais sa maman, convaincue qu'il s'agit pas de "vrais" livres, le force à aller tous les mercredis à la médiathèque, parce qu'un enfant qui n'aime pas lire, "c'est comme un crocodile sans dents. On a de la pitié pour lui. On se demande comment il va se nourrir, comment il va grandir dans la jungle et les marécages" (sic). Horrifié par tous ces livres si froids qui ne lui parlent pas, Samuel crée alors avec d'autres "prisonniers" de la médiathèque "le club de ceux qui n'aiment pas lire", et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça va déménager! L'air de rien, ce tout petit livre rappelle de manière ironique - mais ô combien jubilatoire - que la joie de lire ne saurait naître sans la liberté de lire, un peu, beaucoup, pas du tout, tout, et n'importe quoi!
Une petite pétite aussi drôle qu'astucieuse, qui pourra utilement être consultée par tous les jeunes lecteurs ayant à faire face au drame, sous-estimé mais ô combien cruel, du harcèlement textuel ;-) ...